Benoît Durocher, Directeur et économiste principal aux études économiques au Mouvement Desjardins, nous apprenait que la situation économique mondiale était globalement en bonne santé, mais elle pouvait varier d’une région à l’autre, et que des éléments perturbateurs demeuraient présents pour 2025 comme :
• La hausse des prix des conteneurs, qui pourrait affecter la chaîne d’approvisionnement
• Les conflits dans la mer Rouge et au Moyen-Orient
• Le marché du travail aux États-Unis, qui montre des signes de ralentissement, donnant même des signes de récession, mais dont l’économie reste résiliente (mais plus faible), s’agissant probablement d’une exception
Plus spécifiquement au Canada et au Québec, les prévisions de Desjardins tendent à indiquer un retour à un taux d’inflation normal, autour de 2,0 % (dans la fourchette entre 1 % et 3 %). Toutefois, cette inflation sera principalement influencée par les prix du logement, pesant pour au moins 50 % de l’indice, suivi de loin par les prix des aliments. Le taux directeur devrait également suivre cette tendance et se voir baisser dans la fourchette neutre de la Banque du Canada, soit entre 2,25 % et 3,25 % en 2025. Cela devrait plaire aux propriétaires, dont le cycle de renouvellement des hypothèques est censé atteindre 99 % d’ici 2026.
D’ailleurs la crise du logement restera l’enjeu majeur des prochaines années, avec un manque à gagner prévu dans le parc de logements d’environ 3,5 millions d’unités d’ici à 2030 selon Desjardins. Il est à noter que le Plan du Canada sur le logement ne prévoit qu’un million d’unités additionnelles. Des efforts supplémentaires seront donc à prévoir, car le nombre de travailleur.euse.s de la construction ne suffira pas à répondre à la demande.
Il a également été révélé que, bien que l’épargne excédentaire soit toujours à la hausse au pays depuis 2020, celle-ci n’impacte pas tout le monde de manière équitable. En effet, les personnes dont le revenu est supérieur à la médiane des salaires sont grandement avantagées, tandis que celles en dessous le sont nettement moins. Ainsi, si certain.e.s membres de votre organisation perçoivent un salaire inférieur à la rémunération horaire moyenne au Québec (32,39$ en 2023[1]), sachez que la pression est plus forte de leur côté.
L’arrivée des nouveaux.velles arrivant.e.s demeure un enjeu de taille : bien que ceux.celles-ci aient pourvu la plupart des postes vacants, leur insertion sur le marché du travail demeure plus difficile. C’est d’ailleurs en grande partie grâce à eux.elles que la démographie canadienne a atteint sa plus forte croissance en 66 ans (+3,2 %). Cette même croissance explique presque entièrement l’augmentation du PIB canadien et québécois. Toutefois, la croissance des emplois peine maintenant à suivre le rythme d’augmentation de la population. Le taux de chômage est donc en hausse, en particulier chez cette population arrivante.
Autrement, au Québec, l’inflation s’est établie à 2,5 % en août. Son économie devrait atteindre une augmentation de 1,5 % de son PIB en 2025, avec l’espoir d’une réduction des taux d’intérêt.
Pour terminer sur une note positive, la confiance des consommateur.trice.s au Québec est en hausse, contrairement aux 3 dernières années. En conclusion, Desjardins adopte une perspective favorable à notre économie, prévoyant une croissance modérée malgré les vents contraires.
En résumé
• Une économie mondiale résiliente, mais confrontée à des défis
• Une économie américaine tout aussi résiliente, mais en atterrissage (plus modeste)
• Une inflation contrôlée, entraînant une réduction des taux des banques centrales
• Des vents contraires dans l’économie nationale (logement, immigration, chômage, épargne, faiblesses, confiance), mais définitivement positive